Titre : | Polarisation du marché du travail : y a-t-il davantage demplois peu qualifiés ? |
Auteurs : | Cécile JOLLY ; Clément DHERBECOURT |
Type de document : | Étude, rapport |
Editeur : | France Stratégie, 2020 |
Collection : | La note d'analyse |
Pagination : | 12 p. |
Index. décimale : | 14.5 (marché travail) |
Descripteurs : | |
Résumé : | À en croire les comparaisons internationales, la France serait un des pays dEurope où la polarisation de lemploi est la plus marquée. On assisterait à laffaissement des emplois moyennement qualifiés - typiquement les employés et ouvriers qualifiés - accompagné de la montée symétrique aux extrémités des plus qualifiés et des moins qualifiés. Repérée dans la plupart des pays développés, cette « courbe en U » fait craindre une atrophie de la classe moyenne, une montée des inégalités et une panne de la mobilité sociale. Les causes du phénomène font débat : élévation du niveau de diplôme qui favoriserait les plus qualifiés, automatisation, externalisation, délocalisation et flexibilité qui lamineraient les ouvriers et employés qualifiés, augmentation de lactivité des femmes et des immigrés qui grossirait les rangs des services aux personnes... Mais avant de sinterroger sur les causes et les effets de la polarisation, est-on bien sûr du diagnostic sagissant de la France ? Pour en avoir le cur net, il faut effectuer une plongée dans le monde des statistiques. Or, que lon aborde la question par la catégorie socioprofessionnelle, par le salaire individuel ou par le niveau de salaire moyen dans les métiers, on en arrive toujours au même résultat : sil y a bien une érosion des qualifications médianes au profit des professions de cadres, on ne décèle en France aucune hausse de la part des emplois moins qualifiés. À rebours dune littérature académique déjà nombreuse, les analyses des instituts statistiques - Insee et Dares - confirment ce constat nuancé pour la France. Ces écarts de diagnostic sexpliquent principalement par des difficultés méthodologiques. Champ des actifs retenu, disponibilité des données sur longue période, classifications professionnelles non concordantes - couvrant parfois des divergences culturelles sur ce quest un métier qualifié ou non - toutes ces variables influent sur les conclusions. La question est technique, lenjeu est crucial, car les politiques publiques doivent reposer sur une appréhension juste des évolutions du marché du travail, au moment où la crise du Covid-19 pourrait rebattre les cartes. (résumé éditeur) |
Documents numériques (1)
![]() Etude URL |