Résumé :
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L'objet de ce manuel est de permettre d'utiliser des techniques de cartographie des connaissances. Dessiner des cartes des savoirs que l'on possède ou que l'on veut s'approprier présente un intérêt pédagogique indéniable en rendant visible l'assemblage de ses apprentissages et cela aussi bien au niveau individuel qu'au sein d'un groupe ou d'une communauté. Mais, acquérir le pouvoir de visualiser et cartographier des connaissances va bien au delà de cet apport pédagogique. Cette acquisition développe surtout le pouvoir de passer de la logique de savoirs subis à celle des savoirs choisis où, non content d'apprendre par des pédagogies actives, on revendique aussi le libre arbitre de construire soi-même ses programmes en gérant en toute transparence par soi-même ses besoins et ses motivations d'apprendre. De fait, l'instruction publique obligatoire est souvent perçue par les jeunes de nos pays comme une obligation douloureuse, ni motivante, ni gratifiante, où jamais personne ne choisit ce qu'il apprend. Inventée au milieu du XIX siècle, dans un contexte ambigu entre dressage des enfants fondé sur le par coeur et émancipation sociale, l'école apparaît de fait comme analogue à une raffinerie sociale, où les individus n'ont que le droit de suivre les programmes scolaires qui les rangeront dans les cases et castes qui leur correspondent. A contrario, permettre à chacun de s'émanciper et de gagner en pouvoir d'action individuelle et collective par la construction et le partage de ses savoirs, tel pourrait être aujourd'hui une définition d'un projet de l'éducation populaire. Vu sous cet angle, la question de la motivation et du libre choix de ce que l'on va apprendre est cruciale : donner une vision, voire un choix de ce que l'on va s'approprier permet de passer d'un schéma de savoirs subis à des savoirs choisis. [D'après le résumé des auteurs.].
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